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Gabrielle Chanel
Celle qui "libère la femme"

"200 récits d'innovateurs". Un nouveau livre de Guy Aznar. (Editeur en attente)

Comment lui est venue son idée ?

Etant jeune, elle avait été confiée à un orphelinat où elle a appris la couture et mené une vie austère et rigoureuse pendant les six années qu'elle y a passées, qui ont marqué profondément son style futur. Elle se serait inspirée plus tard du lieu; pour créer des vêtements aux lignes épurées, comme la tenue qu'elle portait elle-même, sombre, avec col blanc et lavallière, ou beige (comme la couleur des murs) ou bien, pour créer son logo (les « C » entrelacés des vitraux de l'abbatiale).
À 18 ans, pour échapper à un mariage forcé, Gabrielle Chanel se rend chez sa tante paternelle à Moulins et elle se perfectionne dans le métier de" couseuse".
Très courtisée, Chanel ne veut pas partager le sort anonyme des « cousettes » et recherche un avenir meilleur. Elle fréquente alors le Grand Café, lieu chic de la ville où elle croise des officiers. Elle est convoitée par de nombreux jeunes garçons fortunés, comme le riche Étienne Balsan, officier et homme du monde lui fait découvrir la vie de château. Pendant près d'un an, elle apprend les codes et les usages de la haute société.
La fréquentation des relations lui fait  rencontrer l'Anglais Arthur Capel, surnommé « Boy » ; elle devient sa maîtresse en 1909 et le suit à Paris, où il lui offre sa première boutique.
Mettant à profit les rudiments du maniement du fil et de l’aiguille  enseignés à Moulins  et de l’initiation prodiguée par une célèbre modiste du moment, elle se confectionne de petits chapeaux originaux qu’elle pose très bas sur son front. Pour assister aux mondaines courses de chevaux elle porte ses propres réalisations. Jeune femme charmante mais au style décalé, tantôt écolière en tenue sage noire et blanche, tantôt garçonne, elle invente déjà un nouveau style, une nouvelle allure. Ses créations avant-gardistes, très sobres, contrastent avec celles que portent les élégantes de l’époque. Ses créations de chapeaux, débarrassées des grandes plumes d'autruches ou autres froufrous volumineux de l'époque, commencent à être appréciées pour leur simplicité.
Devenue la compagne de Boy Capel, Coco Chanel développe ses activités grâce à son aide. En 1910, son amant lui prête les fonds nécessaires à l'achat d'une patente et à l'ouverture d'un salon de modiste au 21 rue Cambon à Paris, sous le nom de « Chanel Modes ».  Un peu plus tard, elle est modiste mais l’enseigne est changée en mentionnant son nom complet : « Gabrielle  Chanel » ; la boutique connaît un grand succès. En 1915, à Biarritz, elle ouvre sa troisième boutique et première vraie maison de couture. 
Suivant son inspiration, elle raccourcit les jupes et supprime la taille. À l'instar de Paul Poiret qui supprima le corset en 1906, elle veut libérer le corps de la femme.  Libérant le corps, abandonnant la taille, Chanel annonce cette « silhouette neuve » qui lui vaudra sa réputation. Coco Chanel, devient une des premières femmes aux cheveux courts, à créer des vêtements simples et pratiques, s’inspirant d'une vie dynamique et sportive et jouant avec les codes féminins/masculins. Elle achète à Rodier des pièces entières d'un jersey utilisé à l'époque uniquement pour les sous-vêtements masculins, et lance la marinière.
En 1918, immédiatement après la guerre, elle commence à édifier peu à peu l’une des maisons de couture les plus importantes de l’époque, qui emploie plus de 300 ouvrières. Elle  rembourse  Boy Capel, refusant le statut de femme entretenue.
Chanel loue, vers 1919, l'immense Hôtel de Rohan-Montbazon, 29 rue du Faubourg-Saint-Honoré. Misia Sert et Picasso y ont leur chambre, Stravinsky compose sur le piano du salon les danses andalouses Cuadro flamenco, et Diaghilev fait répéter une  danseuse venue de Séville, dans la salle à manger.
Dès 1921 à Paris, à côté de la luxueuse place Vendôme, Coco Chanel annexe, en quelques années, les numéros 27, 29 et enfin le 31 de la rue Cambon.
À l'automne 1924, Coco Chanel devient une intime de Hughes Richard Arthur Grosvenor, IIe duc de Westminster, réputé l'homme le plus riche d’Angleterre. Elle lui emprunte des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed.
En 1926 est créée la célèbre petite robe noire (couleur jusqu’alors exclusivement réservée au deuil) ; un fourreau droit sans col à manches 3/4, tube noir en crêpe de Chine, correspondent parfaitemen
t à la mode « garçonne » effaçant les formes du corps féminin. Maintes fois copiée, elle deviendra un classique de la garde-robe féminine des années 1920 et 30.
Parallèlement, Chanel est la première couturière à lancer ses propres parfums. Avec l’aide de son parfumeur Ernest Beaux qui conçoit  No 5, elle cherche à  diffuser internationalement son produit. Chanel fait appel à l'expérience commerciale des frères Pierre et Paul Wertheimer qui dès 1924 possèdent 70 % des parfums Chanel. (Leurs descendants Alain et Gérard Wertheimer possèdent  aujourd'hui l'intégralité de la maison Chanel).
En 1939, elle est à la tête d'une entreprise de 4 000 ouvrières qui fournissent 28 000 commandes par an.
Pendant la guerre, ayant séjourné dans l'hôtel Ritz dès les années 1920, elle y loue une suite au troisième étage.
En 1954, âgée de 71 ans, Chanel accepte de rouvrir sa maison sur l'insistance de ses commanditaires, les frères Wertheimer, qu'elle avait tenté pourtant de déposséder pendant l'Occupation et qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums. Chanel veut imposer de nouveau des robes près du corps et une silhouette androgyne. Le tailleur de tweed, complété par une blouse de soie, des chaussures bicolores et un sac matelassé à chaîne dorée — le 2.55 —, composent le nouveau style Chanel qui deviendra un classique, souvent copié. 
En 1957, elle reçoit à Dallas un « Oscar de la mode ». Marilyn Monroe contribue à cette consécration en affirmant qu'elle ne porte, la nuit, que «quelques gouttes de No 5 ». 
Le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans, elle meurt dans sa suite de l'hôtel Ritz au 15 place Vendôme à Paris : Salvador Dalí, Serge Lifar, Jacques Chazot, Yves Saint Laurent et Marie-Hélène de Rothschild ont assisté à ses funérailles en l'église de la Madeleine.

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